Stress et épuisement

Comprendre le mécanisme du stress et le dérèglement hormonal qu’il produit à long terme (“Quand le stress rend malade” sur Passeportsante.net)

 La réponse physiologique au stress en trois phases

Lorsque survient le stimulus (d’un ton exceptionnellement sévère, le patron vous demande à son bureau), il se produit d’abord une brève période de choc (les jambes molles, ou les poils des bras qui se hérissent), puis l’organisme se met instinctivement en mode de mobilisation générale. Surtout contrôlés et régulés par le système nerveux et les glandes endocrines, ces mécanismes de réactions en chaîne comprennent deux phases, parfois trois.

La phase d’alarme. Les glandes surrénales libèrent d’abord de l’adrénaline et d’autres hormones pour mettre le corps en état de réagir immédiatement; grâce à ce mécanisme, les perceptions, la force musculaire et les réflexes sont temporairement décuplés. C’est la célèbre « fight or flight response », un état de très grande vigilance où il s’agit de décider si on va fuir la situation ou l’affronter (en l’occurrence, votre esprit fonctionne à 100 km/heure).

La phase de résistance. Après quelques minutes, plusieurs autres mécanismes se mettent en place – la hausse dans le sang du taux de cholestérol, d’acides gras, de sucre (glycémie) et des facteurs de coagulation, l’inhibition du fonctionnement des globules blancs, etc. – et l’organisme libère de nouvelles hormones, dont les endorphines, le cortisol, la dopamine et la sérotonine. Tout cela dans le but d’entreprendre les actions appropriées : courir trois kilomètres ou assommer le tigre (dans ce cas-ci, vous êtes en mesure de réagir avec tous les arguments nécessaires à la colère de votre patron).

Normalement, ces deux premières phases sont bénéfiques. D’une part, les réactions de stress agissent comme stimulant pour l’organisme afin qu’il mobilise le maximum de ses ressources et réagisse à la situation. D’autre part, le simple fait de se mettre en mode actif rétablit l’équilibre des hormones dans le sang. Une fois l’événement réglé (votre patron est satisfait des explications et clôt le dossier), la réaction de détente s’enclenche et le corps ressent de la fatigue; après une période de repos, l’organisme retourne à son métabolisme habituel.

Mais si la situation stressante dure trop longtemps sans que la personne puisse la régler, ou qu’elle se reproduit trop souvent pour les capacités de la personne, ou encore si le système nerveux ne peut plus mettre fin à la phase de résistance (notamment chez les personnes anxieuses), l’organisme entre tôt ou tard dans une troisième phase : la phase d’épuisement.

La phase d’épuisement. Les mécanismes de réaction fonctionnent tout le temps « à plein régime », entraînant une déperdition d’éléments biochimiques ainsi que des désordres métaboliques et physiologiques. L’organisme s’épuise, certains organes ou systèmes s’affaiblissent ou se relâchent. À la limite, et dans des situations extrêmes, le stress continu entraîne la mort. Un haut niveau d’hormones de stress dans le sang, même en situation « normale », est un indice de l’état de stress dans lequel se trouve l’organisme.

Malheureusement, les victimes de stress chronique ne sont pas toujours conscientes de leur situation, et encore moins du fait qu’elles sont en train de compromettre leur santé. Pour soulager les malaises causés par le stress, plusieurs peuvent adopter des comportements de compensation : l’accroissement du tabagisme, l’alcoolisme, la dépendance aux drogues, l’excès de sommeil, l’isolement… Mais le fait de boire plus d’alcool, de manger plus de chocolat ou de regarder plus souvent la télévision fait peut-être oublier temporairement le stress, mais ne le règle pas. Et de nouveaux problèmes apparaissent, rajoutant au poids du stress.

 Stress chronique et maladies

Les mécanismes physiologiques en cause dans le stress chronique sont nombreux et peuvent contribuer à une grande variété de dérèglements, dans tous les systèmes. Voici ceux que l’on cite le plus couramment :

Accélération du vieillissement. Le stress augmente le dommage oxydatif, c’est-à-dire le vieillissement et la mort des cellules causés par les radicaux libres.

Déficit nutritionnel. Pour produire l’énergie demandée par la situation, le corps métabolise plus rapidement les éléments nutritifs, ce qui peut se solder par un manque d’acides aminés, de potassium, de phosphore, de magnésium, de calcium, d’électrolytes et de vitamines du complexe B, entre autres. Par ailleurs, les nutriments essentiels sont moins bien absorbés en période de stress.

Déficit immunitaire. Le cortisol produit en réponse au stress peut causer un affaiblissement du système immunitaire : le corps devient alors plus susceptible aux agents infectieux, bénins ou graves, et aux différents types de cancer. À un niveau très simple, on sait que les personnes stressées souffrent plus fréquemment du rhume.1

Ulcères d’estomac. Même si on sait maintenant que la plupart des ulcères sont causés par la bactérie Helicobacter pylori, le stress est un élément qui peut contribuer à l’apparition des ulcères gastriques et à la difficulté à les soigner. Le stress est aussi reconnu pour jouer un rôle dans les brûlures d’estomac.

Problèmes gynécologiques. On observe parfois de l’aménorrhée (l’arrêt des menstruations) chez les femmes stressées. Aussi, hommes et femmes stressés sont plus à même de vivre des périodes d’infertilité.

Problèmes de santé mentale. On croit que le stress répété peut entraîner des changements de structure dans le cerveau et, progressivement, occasionner des symptômes plus graves : de l’anxiété, des crises de panique, des phobies, de la dépression, des dépendances, des troubles de l’alimentation (anorexie/boulimie).2

Maladies à composante psychosomatique. La cause des maladies suivantes est multifactorielle et le stress peut contribuer à leur exacerbation ou à leur composante de chronicité : l’asthme, le psoriasis, l’arthrite rhumatoïde, le syndrome de fatigue chronique, la maladie de Crohn, la fibromyalgie, la migraine, la colite ulcéreuse, le syndrome prémenstruel, l’obésité, etc.2

Aggravation de maladies. Bien que le stress seul cause rarement une maladie grave, on sait maintenant qu’il peut jouer un rôle dans la susceptibilité à plusieurs de celles-ci (dont l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, le diabète de type II et le cancer), et qu’il peut en accélérer l’évolution.3

https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/ArticleComplementaire.aspx?doc=stress_rend_malade_do

Acouphènes : le son du silence

Bien comprendre les acouphènes, c’est aider à les atténuer voire à les faire disparaître.

Deux principes de base :

  • tout le monde entend des acouphènes : lorsque l’on met des gens quels qu’ils soient dans une pièce insonorisée, il suffit de quelques minutes pour que tout le monde ou presque entende des sons dans les oreilles. C’est le son du silence : sifflement pour certains, bruissement, bourdonnement, son de la mire (bruit blanc), etc pour d’autres.
  • l’état de stress ou de fatigue donne une caisse de résonance aux acouphènes : quand on est stressé on se focalise sur ce son censé rester à l’arrière-plan, avec des pensées de plus en plus anxieuses, au point de n’entendre que cela. Principalement dans le silence de la nuit, dans un moment hors de toute activité, etc. Focalisé sur ces sons, ils finissent par prendre toute la place.

Comment ça marche ? L’oreille perçoit deux types d’informations : les sons connus et les sons inconnus. Quand un son inconnu est perçu pour la première fois, le cerveau l’analyse et cherche alors à l’identifier pour le ranger dans la catégorie de sons les plus proches qu’il connaît tout en lui donnant du sens : c’est le bruit du frigo, c’est le ronronnement du moteur de la voiture, c’est le tic-tac de l’horloge, c’est le son de ma respiration, etc. Le son peut alors passer à l’arrière-plan au point d’être ignoré sauf si on se concentre délibérément dessus.

L’acouphène est le son naturel que fait le silence et en période de stress, le cerveau n’arrive pas à identifier ce son et à le relier à quelque chose de connu. Ce son reste alors “sur la table de travail”, dans l’espace mental dont il prend toute la place.

Ce qui va avoir comme conséquence d’augmenter le stress, rendant le cerveau impuissant à classer ce son qui va augmenter en fréquence ou en intensité. C’est un cercle vicieux.

En résumé : tout le monde entend le son du silence. C’est la capacité du cerveau à traiter l’information pour ensuite la laisser en arrière-plan qui fait défaut. C’est alors que ces sons deviennent réels et envahissants. C’est ce que l’on appelle l’acouphène subjectif. Comprendre le mécanisme est déjà une manière de le désamorcer, afin de permettre au cerveau de ranger le son dans la catégorie “son du silence que l’on peut délibérément ignorer” pour vous laisser profiter de la vie.

Certains sons peuvent aider le cerveau à restructurer ce qu’il entend et ainsi apaiser les acouphènes :

D’autres sons vous conviennent peut-être mieux dans cette playlist : https://www.youtube.com/playlist?list=PLUIlNcB8oI0JKq3dVgmEIEVUpHykm42A5

Une application peut également aider à identifier, comprendre et traiter les acouphènes : https://fr.diapason-app.com/

Pour aller plus loin : https://www.allodocteurs.fr/maladies/orl/acouphene/acouphenes-ce-qu-il-se-passe-dans-le-cerveau_16230.html